L'exposition s'organise selon un angle thématique qui explore en 9 salles les multiples façons avec lesquelles les artistes surréalistes explorent les possibilités techniques et esthétiques de la photographie, des photomatons ou portraits, aux images mises en scènes, retouchées, découpées, collées, déformées, colorées etc. Une petite série de films et de courts-métrages réalisés par des artistes surréalistes (souvent aussi photographes), comme Luís Buñuel, Man Ray ou Germaine Dulac, complète le discours sur la subverson de la réalité.
Bien qu'elle ne présente que des oeuvres en noir et blanc (parfois certains collages sont rehaussés de couleur mais l'univers photographique du début du XXe est en noir et blanc), l'exposition réussit à ne jamais fatiguer le regard du visiteur. D'une part, les oeuvres les plus petites sont accrochées au début du parcours, l'accrochage s'éclaircit au fil de la visite. D'autre part, la scénographie très sobre — un simple fil rouge horizontal orne les cimaises simplement blanches — serre magnifiquement les œuvres.
Les photos sont chacunes des petits univers délirants, inventifs, déroutants, drôles, poétiques, oniriques... La fièvre créatrice des avants-gardes est palpable. L'envie de jouer avec les images et le second degré permanent créent un enthousiasme communicatif. On sort avec l'envie de regarder le monde autrement, de le réinventer avec notre colle et nos ciseaux.
Jusqu'au 11 janvier 2010
Infos ici
1- Brassaï, Magique-circonstancielle / 1931 / Photographie publiée dans Minotaure, n°5, 1934 / Grand format / ©Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris
2- Man Ray, Le Violon d'Ingres, 1924 Epreuve gélatino-argentique montée sur papier/ 31 x 24,7 cm (hors marge : 28,2 x 22,5 cm)/ © Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris
3- Dora Maar, Pierre Kefer, Étude publicitaire pour Pétrole Hahn, vers 1934/ Négatif gélatino-argentique original sur plaque de verre, 9 x 13 cm/ Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris