mardi 13 octobre 2009

La subversion des images - visions surréalistes

Je suis allée il y a quelques jours déjà au Centre George Pompidou visiter l'exposition "La subversion des images" et je pense que je vais retourner y faire un tour avant sa fermeture le 11 janvier 2010, tellement j'ai aimé m'y promener!

"La subversion des images" présente une vaste sélection des plus belles épreuves des photographes surréalistes Man Ray, Hans Bellmer, Claude Cahun, Raoul Ubac, Jacques-André Boiffard, Maurice Tabard, Brassaï etc. L'exposition révèle aussi des corpus méconnus de collages d'artistes renommés comme Paul Eluard, André Breton, Antonin Artaud ou Georges Hugnet, des jeux photographiques de Léo Malet ou Victor Brauner. Enfin, des personnalités moins connues comme celles d'Artür Harfaux ou Benjamin Fondane sont mises en lumière.

L'exposition s'organise selon un angle thématique qui explore en 9 salles les multiples façons avec lesquelles les artistes surréalistes explorent les possibilités techniques et esthétiques de la photographie, des photomatons ou portraits, aux images mises en scènes, retouchées, découpées, collées, déformées, colorées etc. Une petite série de films et de courts-métrages réalisés par des artistes surréalistes (souvent aussi photographes), comme Luís Buñuel, Man Ray ou Germaine Dulac, complète le discours sur la subverson de la réalité.
Nous sont révélés à la fois l'incroyable créativité des artistes surréalistes, leur humour, leur plaisir de jouer avec les images, et les nombreux usages de ces épreuves : publications dans les revues ou les livres d'artistes, publicités, collections d'images, fascination pour le document brut, photomatons, photographies de groupe.

Bien qu'elle ne présente que des oeuvres en noir et blanc (parfois certains collages sont rehaussés de couleur mais l'univers photographique du début du XXe est en noir et blanc), l'exposition réussit à ne jamais fatiguer le regard du visiteur. D'une part, les oeuvres les plus petites sont accrochées au début du parcours, l'accrochage s'éclaircit au fil de la visite. D'autre part, la scénographie très sobre — un simple fil rouge horizontal orne les cimaises simplement blanches — serre magnifiquement les œuvres.

Les photos sont chacunes des petits univers délirants, inventifs, déroutants, drôles, poétiques, oniriques... La fièvre créatrice des avants-gardes est palpable. L'envie de jouer avec les images et le second degré permanent créent un enthousiasme communicatif. On sort avec l'envie de regarder le monde autrement, de le réinventer avec notre colle et nos ciseaux.

Jusqu'au 11 janvier 2010
Infos ici

1- Brassaï, Magique-circonstancielle / 1931 / Photographie publiée dans Minotaure, n°5, 1934 / Grand format / ©Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris
2- Man Ray, Le Violon d'Ingres, 1924 Epreuve gélatino-argentique montée sur papier/ 31 x 24,7 cm (hors marge : 28,2 x 22,5 cm)/ © Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris
3- Dora Maar, Pierre Kefer, Étude publicitaire pour Pétrole Hahn, vers 1934/ Négatif gélatino-argentique original sur plaque de verre, 9 x 13 cm/ Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris

1 commentaire:

Louvre-passion a dit…

Dans bon nombre de création multimédia contemporaines on retrouve une nouvelle forme de surréalisme.
Evidemment la difficulté de nos jours c'est de faire un choix dans le foisonnement.