vendredi 28 novembre 2008

Bronzes français : de la Renaissance au siècle des Lumières

Commissariat : Geneviève Bresc-Bautier et Guilhem Scherf, musée du Louvre
Exposition du 24 octobre 2008 au 19 janvier 2009
Paris, musée du Louvre, Aile Richelieu ; cours Marly et Puget, crypte Girardon, salle Houdon
Exposition coorganisée avec le Metropolitan Museum of Art de New York et le J. Paul Getty Museum de Los Angeles.
Prêts exceptionnels des collections royales anglaises, des musées de Dresde, de Toulouse et du château de Versailles.

Pierre Ier BIARD,
La Renommée,
bronze, H : 117 cm,
ailes restaurées par Chinard en 1805,
acquis en 1834, Paris, musée du Louvre


Placée sous le signe de l'« année européenne du dialogue interculturel », cette exposition vise à faire le point sur les bronzes français, jusqu'alors peu étudiés, contrairement à ceux italiens et germaniques ; à travers la production monumentale mais aussi le petit bronze d'agrément.

Trois difficultés se posaient avec un tel sujet : la faible popularité de la sculpture, les problématiques propres à son « accrochage » volumineux et à son poids, enfin la complexité de mise en œuvre d'un matériau souvent déprécié car il autorise le multiple. Cette exposition présente la production de sculpture en bronze à l'époque moderne, en convoquant les grands noms tels que Primatice, Jean Goujon, Germain Pilon, Barthélémy Prieur, Robert Le Lorrain, Michel Anguier, François Girardon, Pierre Puget, Jean-Baptiste Pigalle, Jean-Antoine Houdon. Chaque personnalité artistique est présentée par un texte mural qui met en évidence son traitement stylistique et rappelle sa place parmi ses pairs. Si le communiqué de presse annonce une division chronologique tripartite de l'exposition : « Du Maniérisme au Classicisme » (soit le XVIe siècle), «Un art majeur sous Louis XIV » (donc le XVIIe siècle) et enfin le « siècle des Lumières, de la Rocaille au Néoclassicisme » (et voilà pour le XVIIIe !) ; celle-ci n'est pas perceptible au cours de la visite. En effet, l'individualisation des artistes en petites sections monographiques et érudites successives ne permet pas d'avoir une vision globale de la production d'une période. En outre, on peut se demander s'il est encore fondé de construire une expositions grâce aux « ismes » de l'Histoire de l'art, dans une conception évolutionniste. Autant la production du règne du Roi Soleil peut trouver son homogénéité dans sa destination, autant il est difficile de percevoir le lien entre une figure de 1740 imprégnée par l'esprit « rocaille » et un bronze de la fin du siècle. Le lien entre une production « classicisante » de la fin du XVIe siècle et celle « néoclassique » des années 1780 n'est-il pas plus pertinent ?

De plus, la longueur et la complexité du parcours répond à l'amplitude de la fourchette chronologique. L'impossibilité de déplacer certaines œuvres a contraint à l'installation de l'exposition dans les collections permanentes. Il revient à la muséographie de créer le lien entre les oeuvres grâce à des socles, des rampes et une signalétique vert-de-gris, se mariant harmonieusement avec les œuvres. La dispersion des sculptures impose l'affichage de plans qui précisent le parcours que le visiteur doit suivre. Cependant, cette unité muséographique empêche toute matérialisation des découpages intellectuels du sujet et crée une certaine confusion pour le visiteur. On note ainsi que le public qui suit tout le parcours de l'exposition est rare. Il s'agit plutôt du visiteur occasionnel qui se laisse happer un moment au cours de sa visite des collections permanentes mais qui finit par décrocher d'un discours trop spécialisé.

Enfin, contrairement à ce que laisse entendre le texte introductif, le matériau, sujet de l'exposition je le rappelle, n'est absolument pas mis en valeur. Les cartels ne le mentionnent pas systématiquement, et seule une pauvre explication sur la technique de la cire perdue, incompréhensible et sans schéma, traîne dans un recoin de l'exposition, prête à dégoûter le misérable visiteur qui s'accrocherait encore à la visite. L'introduction met en évidence une variabilité, géographique et temporelle, des pratiques du bronze, mais rien ne fait dévier l'exposition d'une approche linéaire et biographique.

Il faut néanmoins souligner la qualité des éclairages, particulièrement soignés pour mettre en valeur les reliefs et les patines. Quant aux œuvres, c'est un pur plaisir. Donc, bonne visite!

LIEN vers le site du Louvre pour tout renseignement sur l'expo

1 commentaire:

élise a dit…

Bon... premier essai... Je gère pas franchement la mise en page, je pense pas avoir non plus tout saisi parce que j'arrive pas à mettre plusieurs images, là où je veux... Enfin, j'attends vos critiques, sur le fond et la forme pour que je m'améliore!